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À l’écoutes des gestes
Projet à l’Hôpital Couple-Enfant, CHU de Grenoble-Alpes, avec Jeanne Coudurier (Images) et Simon Drouin (Musique), dans le cadre du programme L’Hôpital Autrement / Culture et Santé.

Première et deuxième session : 6 séances à l’hôpital-Couple-Enfant.
Avril > Juin 2021

Pendant ces séances, on accueille l’enfant, on lui explique le principe de la peinture à la lumière,
on l’invite à utiliser la totalité du cadre, que l’on ajuste à la mobilité de l’enfant.

La musique commence, l’enfant esquisse un geste timide.
On lui montre ce que cela a produit. Il comprend le principe, reprend.

La musique le suit, s’adapte à son désir. Envie de ne pas trop bouger, de se concentrer sur des traits, de
dessiner ?
Simon prend son handpan, lance des sons doux, esquisse un chant.

Envie de danser, d’élancer les bras, de remplir le cadre ?
Simon sera plus énergique, plus rythmique,
invitant l’enfant dans une sorte d’euphorie à se mettre en mouvement.

Il, elle voit le résultat, c’est beau, ces traits… Il, elle a envie de danser encore.

Ils sont parfois plusieurs, s’inventent une image à réaliser, s’y attellent, reprennent, ce n’est pas ce qu’ils
attendaient ça leur donne une idée… On change le points de vue, les lampes deviennent des petites
voitures.
Simon lance l’énergie, les mains s’agitent, les corps parfois suivent.

De tout cela ils ont fait traces, on lit le geste hésitant, le geste maîtrisé, le geste décidé, le geste qui ne sait
plus qu’il est en train de se faire, parce-que tout le corps danse.

Troisième session : 6 séances à la rencontre d’enfants et adolescents hospitalisés
Novembre 2021 > Janvier 2022

De belles rencontres, avec le moins de mots possibles.
Des gestes qui font des sons, des gestes qui sonnent et qui se racontent petit à petit.

Timidement au début pour certains.

Tout d’abord en chambres, entrer dans un univers, une intimité.
Respecter la pudeur, mesurer la distance, jouer le plus sincèrement possible, en restant vulnérables,
poreux au moindre bruissement de doigts sur la peau d’un tambour.

Entrer délicatement dans chaque monde qui nous ouvre sa porte. S’écouter finement et laisser retentir les
silences.

Dans les salles d’attente et le hall d’accueil…
Se perdre dans les allers et venues d’un immense lieu de passage, y dessiner des bulles de sons, y inviter
l’enfant qui attend. Jouer pour lui, jouer avec lui.

Il y a le grand espace et l’intimité de la rencontre furtive, un croquis. on croque un moment impromptu
entre l’enfant et le musicien.

Puis on s’attarde dans une salle d’attente plus petite où quelques familles attendent, on provoque les
choses, les sons et les rencontres.
On distribue des instruments, on joue ensemble. On se fabrique notre musique à nous, avec nos gestes à
nous. Un tambourin pour l’enfant en poussette, un balafon pour celle qui attend avec sa mère, un kaxixi
pour celui qui arrive en courant.

On essaye de parler le moins possible, de laisser la place aux gestes…. aux sons…. à la musique…
On raconte en image et en son, un peu de l’émotion, qui surgit dans ces instants-là, de cette complicité
secrète que le musicien instaure dans son dialogue avec l’enfant.