Nicolas Gaillardon
artiste plasticien, musicien
Géographies de Papier 2021- 2022
Les artistes du projet
Géographies de papier 2021-2022
Résidence croisée littérature et arts plastiques à Grenoble
Géographies de papier 2021 - 2022 en images et sons
Manuel Laversanne, journaliste, a suivi le cheminement des artistes Elisabeth Chabuel et Nicolas Gaillardon dans le cadre du projet Géographies de Papier. Il restitue ce travail en deux capsules sonores : une évocation de la présence des artistes sur le territoire, leur rencontre avec les habitants, pour la première, et la performance (musique, images et poésie) qui a été l’aboutissement du projet, à l’occasion de l’exposition Paradis Paradis, à l’Espace Prémol.
PROJET ARTISTIQUE
Résidence croisée littérature et arts plastiques à Grenoble
Présentation du projet
Le projet Géographies de papier est une invitation faite à deux artistes, l’une auteure, l’autre plasticien musicien de s’immerger ensemble sur un territoire, celui du Village Olympique, de porter un regard sensible sur ce territoire et de cheminer ensemble dans la création, chacun avec sa sensibilité, son médium. Médiarts propose aux artistes en création de prendre le temps, le temps du regard, seul, en duo mais également de prendre le temps de l’écoute, de la rencontre avec les habitants.
Depuis août 2021 Elisabeth Chabuel écrivaine poète et Nicolas Gaillardon plasticien et musicien travaillent en dialogue, ils tirent des fils de la création et tissent une toile dont les formes artistiques s’entremêlent.Ils préparent plusieurs objets artistiques qui seront présentés dans l’exposition « Géographies de papier, Paradis perdu » dont des dessins, des textes, un film d’animation et des performances lectures projections musicales.
Les questions du temps, de l’attente et de l’étrangeté sont au coeur de leur création aux sources d’inspirations multiples : l’histoire originelle du Village Olympique, son atmosphère actuelle, les dialogues qu’il ont eu avec les habitants de tous âges et leurs imaginaires d’artistes.
Nicolas et Elisabeth
« C’est cette expérience artistique qui nous lie.
Nous avons travaillé sur l’ambiguïté, ce que l’on a appelé avec Nicolas la zone grise.
Nous avons avancé d’une part en immersion régulière chacun de notre côté, au Village Olympique et d’autre part en échangeant régulièrement des textes et des images pour faire œuvre commune ».
Elisabeth Chabuel :« Je suis partie de plusieurs thématiques inspirées par notre immersion pour partager des questions sur le monde d’aujourd’hui : le décalage homme-femme, le manque d’argent, l’emprise, la survie, le bonheur, l’espoir. J’ai fait naitre plusieurs personnages, les rockeurs, l’amie qui veut sauver le paradis compromis. Il y a aussi Alice qui bascule dans un monde dont elle n’a pas les codes comme au pays des merveilles de Lewis Caroll. Elle part à la chasse au lapin qui lui échappe sans cesse ! »
Nicolas Gaillardon
Images des ateliers au Collège Munch :
LES ARTISTES DE GEOGRAPHIES DE PAPIER
Présentation de l’artiste Nicolas Gaillardon
Nicolas Gaillardon est un artiste plasticien, musicien, né en 1983 à Orléans. Il vit et travaille à Grenoble.
Dans son atelier, ordinateurs, instruments de musique, appareils d’enregistrements sonore et carnets de dessins se côtoient. Ils constituent les outils essentiels pour récolter tous les ingrédients qui composeront ses œuvres futures : installations plastiques, dessins, films d’animation, performances.
Peut-être est-ce sa première formation dans les travaux publics, avant l’école d’art de Tours qui amène Nicolas Gaillardon à avoir une fascination toute particulière pour les objets mécaniques et industriels, les machines de chantier, les structures de constructions qui habitent son œuvre.
Depuis plusieurs années l’œuvre plastique et sonore de l’artiste est traversée par les questions du temps, de l’attente et de l’étrangeté. Le trait fin et la ligne précise, ses dessins épurés en noir et blanc semblent décrire un monde connu, mais très vite le spectateur est transporté ailleurs, dans un univers poétique et énigmatique ou une inquiétante étrangeté émane de lieux déserts indéfinis. Nulle présence humaine, seul le souffle de l’air ou la machine en mouvement attire notre attention, dans ce monde où la nature a presque disparue.
L’artiste plonge le visiteur dans des atmosphères où dans un premier temps, il invite chacun à faire appel à son imagination, à éprouver le curieux plaisir de se raconter une histoire. Puis, le scénario déclenché par les rencontres d’objets inattendus et les interactions suggérées par l’artiste reste ouvert et prend des directions différentes selon la sensibilité de chacun. Dans les films d’animations, rapidement le mouvement répétitif déclenche fascination et sentiment angoissant aux accents dramatiques.
Le temps s’étire et l’espace est inconnu. Sentiments contradictoires de connexion et déconnexion au monde. L’artiste sème des interrogations fécondes. Archéologie du futur ? Monde imaginaire aux accents ironiques ? Mélancolie ? Fragilité du vivant ?
Pour plus d’informations : https://www.nicogaillardon.com
Présentation de l’artiste Elisabeth Chabuel
Pour Elisabeth Chabuel l’humain est au centre de son attention, de son inspiration.
Son histoire familiale et sa personnalité sont marquées par les secrets de l’histoire de la résistance, dans le Vercors, durant la Seconde guerre mondiale et par l’histoire des Balkans. Dans son travail d’écriture, elle s’attache particulièrement à la notion de mémoire, à tenter de capter et raconter ce qui fait trace en chacun de nous, à la croisée de l’histoire personnelle et collective.
Avec une écriture, parfois sur le mode du récit, de la pièce de théâtre ou de la description, elle nous raconte des histoires. Elle emmène souvent le lecteur sur la frontière tenue entre rêve et réalité. Lorsqu’elle tisse des fils entre le présent et le passé, l’ici et l’ailleurs, elle nous invite à aussi traverser le temps tel des funambules en équilibre sur le fils de la vie. Son écriture toute en délicatesse et métaphore laisse s’immiscer en nous des sensations des images. Le temps vibre, s’épaissit, parfois s’arrête et prend une couleur singulière.
«Je travaille sur la mémoire et m’inspire d’événements historiques, intimes ou sociétaux. Mes œuvres sont souvent ancrées dans le territoire où je vis, entre la Drôme et Grenoble. Au Village Olympique, en travaillant sur la trace avec la plasticienne Anne-Laure H Blanc, je poursuis sur les thèmes qui me sont chers, questionnant cette fois la carte et son décalage avec la réalité du territoire.»
«De projet en projet, j’approfondis mon travail sur l’exil et le temps, thèmes sur lesquels je me penche depuis plusieurs années et dont sont issus mes livres 7 44 K éditions, 2008 et Le Veilleur Créaphis Éditions, 2018, inspirés du croisement, dans mon univers poétique, de la fuite de ma famille après l’attaque du Vercors par les Allemands en juillet 1944, et de l’exode des Albanais lors de la guerre du Kosovo au printemps 1999.
Le Mur, mon dernier ouvrage à paraître est une recherche poétique sur les circulations humaines. Dans ce livre, j’évoque par une approche sensible et poétique la situation complexe et violente que nous traversons suite à l’enchevêtrement de tensions que crée la fermeture des frontières. La disparition des routes qui en découle empêche l’être humain de librement parcourir l’espace terrestre comme il l’entend. En le privant de faire sa propre expérience des territoires et des paysages, et de tisser sa géographie au rythme de ses propres pas, on l’ampute de données essentielles qui le constitue : l’espace et le temps. »
Dernières publications :
Les Passagers, Voix d’Encre, 2019
Passage de faune, Éditions Imprévues, Collection « Accordéons », 2019
Le Veilleur, Créaphis Éditions, 2018
Légende de la Belle Justine, Éditions Imprévues, 2017
Une ville s’enfuir !, Éditions Imprévues, Collection « Accordéons », 2014